Things That Were Lost In The Fire

Hifklub et Roddy Bottum se rencontrent fortuitement à New York alors que la quatuor à géométrie variable toulonnais travaille sur In Doubt, Shadow Him!, leur album et film en compagnie de Lee Ranaldo (Sonic Youth).

Quelques mois plus tard, un premier rapprochement musical se concrétise à l’occasion d’un projet célébrant la poétesse américaine Emily Dickinson. Cette collaboration initiale pousse rapidement les deux parties à prolonger leurs échanges dans la dynamique d’un long format. Fidèle à sa démarche créative des plus impulsives, une poignée de répétitions est utile à Hifiklub pour composer les bases rythmiques et mélodiques de neuf titres auxquels s’ajoute une reprise très singulière de Eye of the Tiger (Survivor). Une seule journée suffira pour enregistrer l’ensemble dans les sous-sols d’une ancienne boite de nuit, sombre et humide.

A ce stade, l’intention musicale s’inspire directement de ce cadre de travail particulier: une transe pop, des formats resserrés qui contrastent avec les dernières propositions expérimentales d’Hifiklub.

Un billet d’avion après, Roddy Bottum se retrouve sur la French Riviera, à Saint Aygulf plus exactement. Reprenant à son compte la spontanéité marquée des pistes musicales, le pianiste de Faith no More écrit en studio des arrangements et des textes qui orientent les compositions vers une noirceur définitive. La voix de Bottum, profonde et mélancolique, confère au projet une sensualité inattendue que la production moderne d’Anthony Belguise amplifie au plus haut point.