Mayol

Mayol est un projet de création aux frontières du field recording et des musiques expérimentales.

Le chant de l’oiseau-lyre d’Australie, les vents de Patagonie, les flûtes sacrées Aré aré des Îles Salomon, les vibrations des bâtiments de nos villes ou les louanges exaltées des pêcheurs de perles de Bahreïn ne sont que quelques exemples des innombrables sons et musiques abordés dans divers ouvrages ou disques consacrés à la pratique du field recording, ou « enregistrement de terrain ».

Tout au long du XXe siècle, des hommes ont parcouru le monde afin de capter des curiosités sonores pour des raisons scientifiques, patrimoniales et esthétiques. Ce sont des audio-naturalistes, des collecteurs de musique traditionnelle, mais aussi des compositeurs avides de découvrir un nouveau matériau musical. Les microphones deviennent outils, voire instruments, l’écoute est la méthode d’approche. En sortant du studio traditionnel, ils prennent le risque de se confronter à l’imprévisible, à l’incontrôlable, au fragile parfois. Ils se nomment Alan Lomax, Chris Watson, Luc Ferrari ou encore Christian Fennesz.

Dans le prolongement de nombreux projets aux croisements du rock moderne et des musiques libres qu’Hifiklub développe en France et à l’étranger depuis plusieurs années, l’œuvre musicale qui nous intéresse ici a pour ambition de conduire le quatuor toulonnais sur le terrain des musiques expérimentales et de la pratique du field recording.

En s’inspirant de cette démarche, tout en la développant sur des espaces plus inédits, Hifiklub a imaginé conduire en trois temps le projet Mayol :

– Captations de curiosités sonores sportives et patrimoniales réalisées le 1er mars 2014 au stade Mayol, à l’occasion de la rencontre de Top 14 opposant Toulon à Oyonnax (64 – 10): respirations, bruit des crampons, écho du couloir, chants des supporteurs, courants d’air, silence des vestiaires, entrée en mêlée, chocs entre joueurs, courses, clameurs ou encore commandements de l’arbitre.

– S’emparant de la masse bruyante de la seconde mi-temps, Hifiklub & Scanner y superposent en avril 2015 une improvisation musicale, libre et indivisible.

– Sur un montage sonore alternatif réalisé par Scanner à partir des enregistrements de terrain initiaux, des voix témoignent. Réalisation en janvier 2016 d’un CD bonus en compagnie d’Eric Mangion (directeur artistique), Jacques Serena (écrivain), Rudy Ricciotti (architecte), Frank Micheletti (chorégraphe), Jean- Michel Bossini (compositeur) et André Herrero (sportif). Chaque intervenant propose un texte renvoyant à sa vision du Stade Mayol.