Ahmad Compaoré – batterie, percussions
Régis Laugier – basse, chant
Arnaud Maguet – thérémine, claviers, percussions
Nico Morcillo – guitare
Gary Arce – guitare
Dino Lalli – guitare
Mario Lalli – basse, voix
Tony Tornay – batterie, percussions
Réalisé par Hifiklub
Enregistré par Sébastien Gros, assisté d'Anthony Belguise et Olivier Cancellieri, à Coxinhell Studio (Saint Aygulf, FR)
Mixé par Alain Johannes au studio 11AD (Los Angeles, CA)
Conception graphique par Arnaud Maguet
(P) & (C) 2016 Parallel Factory
Free Jazz est l’un des albums mythiques de l’Histoire du jazz. Au-delà de son immense intérêt d’un point de vue strictement musical, ce disque d’Ornette Coleman propose dès 1960 la première improvisation collective autour d’un dispositif aussi déconcertant que novateur pour l’époque : celle de placer – dans le mixage stéréo – un premier quartet à gauche, et un autre à droite.
Cet album-manifeste contient en potentiel les développements avant-gardistes futurs du jazz, dont l’abstraction (épuration des tonalités, mélodie, structure) et la multiplicité (polyrythmie, improvisation collective), soit deux dynamiques qui convergent vers l’abandon d’une ligne unique clairement définie et guident la musique au profit d’un foisonnement musical instinctif.
Dans la dynamique du travail en collaboration que le groupe toulonnais développe depuis plusieurs années, Hifiklub s’associe ici au groupe Fatso Jetson autour du projet Double Quartet Serie.
Formellement inspiré par l’album Free Jazz d’Ornette Coleman quant à son principe d’utilisation de la stéréo, l’association des deux groupes de rock moderne a pour ambition de créer une masse sonore complexe à l’intérieur de laquelle les deux sections rythmiques offrent aux musiciens solistes (guitare électrique, pedal steel, thérémine), par la lourdeur et la répétition des paysages qu’ils dessinent, des espaces musicalement plus libres relevant tour à tour des musiques expérimentales ou de genres plus mélodiques (blues, jazz, musique à l’image, musiques extra-européennes…).
La présence d’un double quartet induit quasi immédiatement un univers sonore où le batteur – car il n’est plus seul – ne restreint pas son jeu à la conservation d’une pulsation initiale, où le bassiste a tout à loisir d’explorer les possibilités de résonance et d’intégration de son instrument au cœur de la musique quand il ne doit plus veiller à l’assise des solistes sur la rythmique. Les musiciens jouent différemment et cela a un impact nécessaire sur la musique, en tant que globalité.
Bien qu’improvisant collectivement, les musiciens disposent néanmoins d’un thème, ou d’une bribe de thème, une mélodie. Celle-ci sert à structurer le morceau, non pas en proposant un thème A, un thème B et une grille d’improvisation, mais en générant des points de rassemblement pour les interprètes, qui leur offrent des repères de tensions servant à dynamiser le morceau.